5 Erreurs de traduction qui ont marqué nos vies

Posted on May 2, 2018
By Lingual Consultancy Services

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Une mauvaise traduction peut avoir des conséquences très directes. Nous aurions pu écrire un article sur les faux-raccords ou mauvais sous-titres au cinéma mais, aussi divertissants soient-ils, aujourd'hui, nous allons parler des erreurs de traduction qui ont influencé notre histoire, et dont le ton combine à la fois humour et gravité.

On estime à environ 7 000 le nombre de langues différentes parlées dans le monde. Bien que 90% d'entre elles soient utilisées par moins de 100 000 personnes et - selon l'UNESCO - 2 500 sont " en danger ", elles témoignent de l'incroyable capacité humaine à communiquer. Cependant, ces chiffres nous permettent aussi d'imaginer l'énorme potentiel d’incompréhension. Que se passe-t-il lorsque nous voulons qu'un message originellement en français soit compris dans les 6 999 autres langues?

L'histoire regorge d'exemples où une mauvaise traduction a eu des conséquences d'une grande portée. Aujourd'hui, nous allons en évoquer cinq :

1. De la vie extraterrestre sur Mars ?

À la fin du XIXe siècle, l'astronome Giovanni Schiaparelli a utilisé le mot « canaux » pour décrire les aspérités à la surface de la planète Mars.

Mars. Consulté à l'adresse https://supercurioso.com

Trente ans plus tard, l'astronome américain Percival Lowell est arrivé à la conclusion qu'il y avait une forme de vie intelligente sur Mars, capable de construire des canaux, puisque le mot canali, en italien, se réfère aux "canaux artificiels".

2. Le fossoyeur fossoyé

Alors que la guerre froide battait son plein, l'homme politique russe Nikita Khrouchtchev prononce un discours en Pologne devant tous les ambassadeurs occidentaux, en concluant par la phrase suivante : "Que cela vous plaise ou non, l'histoire est de notre côté. Nous allons vous enterrer !”.

Nikita Khrouchtchev. Image par Pinterest

Heureusement, le dirigeant soviétique a clarifié ses propos et s'est excusé en affirmant qu'il paraphrasait une phrase du Manifeste communiste, dans laquelle Karl Marx disait que la bourgeoisie produisait ses propres fossoyeurs.

3. Désir sexuel pour la Pologne ?

Dans les années 1970, Jimmy Carter se rend en Pologne, pays communiste à l'époque.

Jimmy Carter. Consulté sur le site https://en.wikipedia.org

Toutes les personnes présentes ont été pour le moins surprises lorsque le président américain a commencé à prononcer la traduction en polonais de son discours en disant : "J'ai quitté l'Amérique pour ne jamais revenir". Il a énoncé, au cours du même discours, qu'il était heureux de voir les « parties intimes » de la Pologne, laissant entendre qu'il désirait sexuellement le peuple polonais.

4. Ravaler sa fierté

Seconde Guerre mondiale, la Déclaration de Potsdam est publiée. Le texte traitait des conditions de reddition de l'empire japonais et affirmait que, si le Japon ne se rendait pas, il serait confronté à une "destruction rapide et complète".

Bombardement d'Hiroshima. Consulté à l'adresse https://www.vix.com

Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre japonais Kantaro Suzuki a déclaré : "Pas de commentaire, nous ne revenons pas sur notre position". Une erreur de traduction du mot Mokusatsu, que les Alliés ont interprété par : "nous l'ignorons et le méprisons". Dix jours plus tard, les Américains bombardent Hiroshima et Nagasaki, causant l'un des massacres les plus terribles de l'histoire.

5. Le Traité de Waitangi

Les erreurs de traduction sont souvent involontaires, mais parfois elles servent l'intérêt de ceux qui veulent modifier la réalité pour la faire aller dans leur sens. Le Traité de Waitangi en est un exemple. Signé par les Maoris de Nouvelle-Zélande en 1840, ce traité a transformé l'île en colonie britannique.

Traité de Waitangi. Consulté à l'adresse http://mananews.co.nz

Les Britanniques et les Maoris ont signé deux versions du traité, l'une en anglais et l'autre en maori. Les deux copies sont similaires, à l'exception de l'essentiel. La version maorie affirme que les autochtones acceptent la permanence des Britanniques aux dépens d'une protection permanente par la couronne. La version britannique affirme que les Maoris se soumettent à la Couronne en échange d'une protection britannique.

Par Lucía Sánchez